Tout d’abord la mise en place d’une nouvelle ligne de céramique utilitaire. Ce qui m’a semblé évident est le bonheur de pouvoir choisir une tasse singulière tous les matins pour mon café. Chaque tasse réalisée par un artiste différent, ces objets sont le fruit de leur créativité, de leur travail et de leur temps. Je tiens ma tasse de café bien chaude entre les mes mains et je pense aux mains du créateur qui l’a façonné. Je pense aussi aux moments que j’ai passé avec eux, à notre rencontre. Chaque café matinal est l’occasion d’entrer en douceur et avec poésie dans la journée.
Alors à mon tour, je tiens à proposer une gamme de service à thé ou à café qui soit un plaisir à l’utilisation, un plaisir pour les yeux, un plaisir pour l’esprit.

Le retour à la sculpture. S’il y a bien une chose qui m’a manqué ces dernières années, c’est bien de pouvoir filer un concept, de triturer une idée, de la mettre en forme, de lui donner vie et de recommencer, toujours. Le travail artistique est une source de joie autant qu’elle est une source de connaissance. Travailler à l’histoire de l’art, à sa philosophie et à l’esthétique c’est s’ouvrir constamment de nouveaux champs et la réalisation formelle nécessite une praxis et une recherche technique continue. Ce travail me permet de suivre un chemin toujours renouvelé qui avec le temps se constelle d’œuvres comme autant de balises au bord de la route.

Partager ma passion et ma vocation, transmettre mes connaissances et mon savoir-faire, c’est indispensable dans la vision que j’ai de ma pratique. Tout d’abord parce que je souhaite partager ce métier qui me rend heureux, le contact avec la matière, l’apprentissage constant, la libération de la créativité, le calme dans la pratique, une prise différente avec le temps et la satisfaction de la réalisation d’un objet fini et abouti sont autant de bonheurs que d’étapes dans la création. En suite parce que c’est un métier qui ne se fait pas seul. Le céramiste regroupe autant de corps de métiers que de techniques nécessaires à la fabrication d’un pot, Tourneur, décorateur, émailleur, plâtrier, designeur, modeleur… et c’est autant de rencontres et de richesses d’enseignements qui sont nécessaires à notre métier. Enfin parce que l’élève apprend autant que le maître. Il n’est pas question ici de transmission verticale du savoir mais d’un partage, d’un dialogue entre deux êtres humains qui ont à s’enrichir de leur vision singulière.

Travailler en partenariat. Cela fait longtemps que je souhaite développer des partenariats de création avec d’autres artistes, que ce soit dans la réalisation de projets d’expositions couplés ou au sein de créations communes. Le fait de travailler conjointement sur des thématiques communes est à mon sens une façon intéressante de prendre un temps supplémentaire pour développer un point de vu ou un contre point précis dans la globalité d’une réflexion. Cela permet de jouer sur la confrontation, les parallèles, les axes et les angles de vues afin d’enrichir l’appréhension d’un sujet.